Evaluer les processus écologiques
Les méthodes actuelles d'évaluation de l'état écologique des écosystèmes aquatiques reposent sur l'identification des communautés des organismes aquatiques (poissons, macrophytes, diatomées, macro-invertébrés) sans évaluer si les fonctionnalités réalisées par ces communautés sont maintenues ou non.
Pourquoi évaluer l'état écologique des milieux aquatiques ?
Surveiller ces écosystèmes pour garantir le bon état de leur structure et de leur fonctionnement (Directive Cadre sur l'Eau, 2000)
Identifier les principales altérations et leurs causes ainsi que les actions à réaliser
Mesurer les succès de restauration de ces écosystèmes
Autrement dit, il manque une information sur les flux de matière et d'énergie transitant par le milieu aquatique et les êtres vivants qui le peuplent.
En étudiant le fonctionnement des écosystèmes aquatiques, le processus de décomposition des litières pourrait répondre à une lacune méthodologique dans les stratégies actuelles d’évaluation et de suivi des masses d’eau. Son développement vise à offrir une approche innovante et complémentaire aux outils existants.


Le fonctionnement des milieux aquatiques repose en partie sur la décomposition des litières végétales provenant de la ripisylve.
C'est un processus clé de la chaîne alimentaire des rivières de tête de bassin versant et qui représente un flux de carbone majoritaire.
La mesure de la vitesse de décomposition des litières apporte une information synthétique sur le fonctionnement écologique de ces écosystèmes.
La décomposition des litières, qu'est-ce que c'est ?
La ripisylve est la végétation qui borde les cours d'eau. Elle se compose d'arbres, arbustes et herbacées. Elle joue un rôle clé en stabilisant les berges, filtrant les polluants, régulant la température, offrant un habitat pour de nombreuses espèces.
Les litières végétales (les feuilles mortes) sont consommées par plusieurs communautés biologiques spécialisées :
les invertébrés détritivores
les décomposeurs microbiens
Etude sur la décomposition de la matière végétale dans les cours d’eau : un outil clé pour la biosurveillance
La décomposition de la matière végétale, processus essentiel reliant les écosystèmes terrestres et aquatiques, est un indicateur sensible aux impacts humains (pollution, changements d’usage des sols). En surveillant les taux de décomposition, il est possible d’évaluer l’état fonctionnel des cours d’eau et de détecter des perturbations écologiques souvent invisibles aux indicateurs classiques.
Cette étude, menée sur 10 stations du bassin Adour-Garonne, a comparé la décomposition des feuilles d’aulne et de substrats standards (coton, bois). Elle a révélé que cet outil bio-indicatif offre des informations précieuses pour la gestion des cours d’eau et propose des recommandations pour sa standardisation à grande échelle.
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